Mon itinéraire

Depuis mes premiers plans de voyage élaborés il y a environ 5-6 ans (déjà !!), mon itinéraire a beaucoup changé et mon projet aussi.

Au départ il s’agissait de faire un voyage pendant trois ans sur les cinq continents. Et mon projet consistait à élaborer des expositions avec des communautés rencontrées dans huit des pays traversés. Je voulais rester 3 mois dans chacun de ces huit pays (Madagascar, Afrique du Sud, Pérou, Canada, Nouvelle Zélande, Inde, Iran, Finlande), le temps de monter chacune des expos avec les habitants. Ces expos auraient parlé de la culture de ces personnes, de leur savoirs et savoir-faire et du patrimoine du pays. Huit pays en trois mois, cela représentait 24 mois, plus 12 mois supplémentaires pour effectuer le trajet entre chacun de ces pays.

Quand je suis rentrée dans le cœur du projet et en particulier de l’itinéraire, je me suis rendue compte que trois ans pour mon projet c’était très peu finalement. Et puis partir à Madagascar pour ensuite aller en Afrique du sud, n’avait pas de sens économiquement à cause des mauvaises liaisons. En plus de ça, un ami dont l’association se basait à Mada et dans laquelle je pensais intervenir pour créer la première exposition du voyage a en fait, prévu de mettre fin à son association juste avant que je parte. Enfin, ne visiter l’Afrique que via Madagascar et l’Afrique du sud m’a paru après coup très réducteur. J’avais choisi ces deux pays parce qu’ils me semblaient assez sûrs par rapport à d’autre. Mais soudainement ça n’avait plus de sens. Si je faisais un tour du monde, l’Afrique devait en faire partie à part entière. J’ai donc commencé à me renseigner sur tous les pays de la côte est et ouest.

J’ai rencontré et discuté avec des personnes ayant voyagé en Afrique et j’ai décidé de passer ma première année en faisant un tour d’Afrique.

Egypte, Soudan, Ethiopie, Kenya, Tanzanie, Malawi, Botswana, Namibie, Afrique du Sud, Bénin, Togo … Sénegal, Mauritanie, Cap Vert… Avant de mettre le cap vers le Brésil.

Une fois cela décidé, je réfléchissais aux pays où j’avais envie de rester trois mois pour faire une expo avec des habitants… Tous en fait… Et puis j’ai commencé par réfléchir à qui je pouvais contacter pour monter les expos. Et là est arrivée la principale difficulté, ma cible était trop large. Qui contacter alors que j’avais décidé qu’il pouvait s’agit d’un village, d’une école, d’une association… De n’importe quelle communauté. Je me retrouvais un peu perdu avec mon idée qui me semblait de plus en plus difficile à mettre en place et de moins en moins cohérente. Comment dégager une unité dans les expositions si une fois je travaillais avec une école et ensuite avec un village ou une grande famille… Comment structurer les sessions de travail avec eux….

La réponse a fait tilt pendant une nuit… Je retournais la question dans ma tête et l’évidence s’est imposée à moi. Mon unité à moi c’est la science. Je suis journaliste scientifique, je passe mon temps à contacter les chercheurs et à vulgariser la science. J’ai plein de contacts dans le milieu. Et rien ne m’empêche de parler de la vie personnelle de ces chercheurs si je veux amener un côté un peu plus humain à l’expo. En plus des chercheurs, ça parle généralement un peu anglais, c’est plus facile pour communiquer. Il y a un cadre, c’est le labo de recherche.

Tout ça me parlait d’un coup beaucoup plus que mon vague projet de rencontrer une communauté X avec qui travailler.

J’ai commencé à chercher des contacts, j’ai sélectionné plusieurs équipes de recherche qui m’intéressait. J’ai commencé à regarder les partenariats possibles avec les organismes de recherche français qui collabore avec les labos en Afrique… Le projet est tout de suite devenu beaucoup plus concret dans ma tête.

Et puis, je me suis souvenue d’une pré-étude menée il y a quatre ans à l’école de journalisme. Je me posais la question : mais pourquoi les médias ne parlent-ils de l’Afrique que selon trois thématiques : la pauvreté, la maladie et la guerre ? Et plus spécifiquement, pourquoi ne parle-t-on jamais des recherches effectuées en Afrique autre que celle concernant le paludisme… Est-ce parce que rien d’autre n’y est fait ? Ou parce que les médias traitent les informations selon des biais éliminant toute informations autres que ces trois thématiques ?

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En gros, si effectivement l’Afrique est le continent qui publie le moins d’études validées par des pairs, cela n’exclut pas pour autant que de nombreux chercheurs y développent la science de demain. Maintenant, montrer cette science au monde entier fait partie à part entière de mes objectifs. Tout en vulgarisant les projets scientifiques à destination des habitants du pays, dans les écoles notamment.

Voilà voilà comment mon itinéraire et mon projet se sont progressivement transformés. Et ils vont continuer à s’affiner jusqu’à mon départ.

Je vous tiendrais bien sur au courant !

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